Journée internationale de la Femme africaine (JIFA), 51 ans après ! 

Le 31 juillet 1974, la JIFA est officiellement née à Dakar. Pour ce nouvel anniversaire, l’héritage d’Awa Keita reflète un parcours mi-figue mi-raisin. 

Initiée en 1962 par Awa Keita, une grande militante féministe malienne, la JIFA a été institutionnalisée grâce à la Conférence des Femmes africaines, première organisation féminine d’Afrique née le 31 juillet 1962 à Dar es Salaam au Tanganyika (actuelle Tanzanie), peu avant l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), et qui deviendra l’Organisation Panafricaine des Femmes après le Congrès de Dakar au Sénégal en 1974, où le 31 juillet a été consacré JOURNEE DE LA FEMME AFRICAINE.

La Journée de la Femme africaine a pour objectif d’amener les femmes à échanger et à agir ensemble pour accélérer les mouvements d’émancipation et soutenir le courant de libération politique et économique de l’Afrique. C’est donc une journée de prise de conscience générale sur la condition de la femme africaine.

Ainsi, le 31 juillet 2025, le monde se joint à l’Afrique pour commémorer la journée de la femme africaine, sous le thème « Faire progresser la justice sociale et économique en faveur des femmes africaines à travers les réparations ».

Depuis l’institutionnalisation de cette journée, d’importants progrès ont été réalisés pour améliorer la condition de la femme en Afrique.

Grâce à une synergie constante, le taux d’alphabétisation de la femme africaine s’est accru pour atteindre 57%. Sur le plan économique, nos mamans sont un véritable pilier de la production des richesses dans nos pays. Elles constituent environ 50% de la main-d’œuvre agricole et produisent jusqu’à 70% des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente locale.

Hélas, des disparités de genre demeurent. Le taux de scolarisation des Africaines dans l’enseignement supérieur représente moins de 20%. Dans le domaine des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM), elles ne sont représentées qu’à 30% selon l’Unesco.

Dans notre pays, par exemple, après 65 ans d’indépendance, et malgré des avancées indéniables, les défis perdurent.

De son accession à l’indépendance jusqu’en 2015, la République du Congo avait connu 340 ministres, dont 18 femmes, soit seulement 5%.  Récemment, en 𝟸0𝟷𝟼, 𝟾 𝚏𝚎𝚖𝚖𝚎𝚜 ont fait leur entrée dans un gouvernement de 38 Ministres, soit 21% en termes de représentativité : une grande avancée quantitative. 

Qualitativement aussi, les lignes ont bougé. Les femmes ministres ne sont plus cantonnées à des postes traditionnels comme la promotion de la femme ou l’éducation.

Actuellement, on compte huit (8) femmes dans le Gouvernement actuel et on retrouve une femme au ministère du Plan, de l’Intégration régionale et de la Statistique, une autre au ministère de l’Environnement ou à l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. Malheureusement, on est encore loin de 30% de représentativité de femmes au Gouvernement. Le niveau de participation des femmes congolaises dans la vie publique et leur taux de représentation dans les instances de prise de décisions demeurent faibles. Pour exemple, le pays attend toujours des femmes aux portefeuilles des Finances, de la Défense, des Affaires étrangères, en un mot, des femmes Ministres d’Etat.

Au sein des forces armées congolaises, aucune femme n’a encore été promue au grade de Général, alors qu’un pays ami comme le Mali en comptait au moins cinq il y a 10 ans. 

De nombreuses causes expliquent ces faits : normes culturelles, barrières financières, violences faites aux femmes et filles… En clair, la condition sociale et économique de la femme en Afrique est loin d’être un acquis.

Ce bilan nous impose d’entreprendre en urgence une véritable réparation pour rendre justice à ces ouvrières de l’ombre.

En ce jour, j’exhorte les femmes africaines, congolaises à mieux connaître leurs droits et devoirs et à s’engager davantage dans la gouvernance publique.

Clin d’œil à toutes ces femmes du Congo qui luttent contre les violences faites aux femmes, 

Disons tous, « Stop aux violences faites aux femmes  » !

Toutes nos félicitations à ces femmes du terroir qui innovent, atteignent leurs objectifs, mettent en lumière les autres, fédèrent et transmettent. 

Nos encouragements à toutes ces femmes qui œuvrent apportent une contribution à la construction d’un monde meilleur, à une vie juste et plus prospère sur le continent.

Femmes congolaises, soyons des modèles mais aussi des ambassadrices de l’autonomisation de la femme africaine au sein de nos communautés. Et dans cet effort collectif, associons toujours la gent masculine, car la masculinité positive nous aidera peu à peu à relever la condition féminine.

Ensemble, continuons d’œuvrer pour ouvrir la voie à la femme africaine afin de lui permettre d’étendre son réseau d’influence au-delà du cadre domestique et d’impacter des millions de jeunes filles.

Claudette Chancelle Marie-Paule BILAMPASSI MOUTSATSI