QUELS SONT TES OBJECTIFS EN CE MOMENT ?
ANDY BONGO : mon premier objectif actuellement, c’est de pouvoir rentabiliser l’investissement que j’ai reçu. C’est-à-dire commencer la mise en œuvre en fabriquer des objets avec du plastique recyclé et qui seront vendus. Le deuxième objectif, c’est de pénétrer le milieu scolaire et de commencer à insérer la culture environnementale. Je souhaite qu’avant la fin de l’année nous ayons parlé aux étudiants du primaire, du collège et du lycée de l’environnement, des problèmes environnementaux actuels, des conséquences de nos actions, et de l’attitude et la responsabilité que nous devons avoir face à notre environnement.

QUELLES STRATÉGIES METTEZ-VOUS EN PLACE POUR L’ATTEINTE DE SES OBJECTIFS ?
ANDY BONGO : il faut déjà monter des équipes qui vont travailler dans la fabrication d’objets avec les déchets et aussi dans l’éducation environnementale. Nous allons fabriquer les objets, tout en travaillant sur des partenariats afin d’assurer la distribution et la vente. Et nous allons commencer à faire des descentes dans les écoles pour discuter avec les jeunes.
COMMENT COMPTEZ -VOUS INSCRIRE CE TRAVAIL DANS LA DURÉE ?
ANDY BONGO: Nous allons susciter l’intérêt des consommateurs. Pour le côté artisanat à base de déchets plastiques, on veut apporter une personnalisation à nos objets. On ne veut pas seulement faire tes objets ordinaires. On veut fabriquer des objets qui peuvent répondre à un besoin, qui peuvent instruire, informer, mais aussi mettre en valeur notre pays. Nous voulons que ces objets aient une marque, une identité forte. Pour le côté éducatif, aussi, nous voulons véritablement, comme on l’a dit depuis le début, mettre en place des programmes sur mesure en fonction des individus, de leurs centres d’intérêt, de leurs âges et de leur niveau d’instruction parce qu’on ne veut pas partir sur quelque chose de superficiel. On veut réellement toucher chaque personne telle qu’il est et donc c’est vraiment dans cette proximité, dans cette flexibilité que nous voulons miser afin d’assurer notre pérennité.
QU’EST-CE QUI VOUS FAIT LE PLUS PEUR EN TANT QUE JEUNE FEMME ?
ANDY BONGO: en tant que jeune femme, ma plus grande peur, c’est le harcèlement sexuel. Je me souviens dans le passé avoir dû fuir une ville parce qu’ un de mes patrons voulait à tout prix que je sois sa femme, alors qu’il en avait déjà et j’ai connu beaucoup de harcèlement sexuel dans le milieu professionnel. C’est une réalité. Dans certains milieux, quand on veut faire croire aux femmes que c’est légitime d’obtenir des choses en se laissant abuser sexuellement. Ma plus grande peur, c’est de devoir être encore confrontée à des hommes qui veulent vous tripoter, qui vous regardent comme un objet sexuel.
COMMENT VOUS VOYEZ VOS ACTIVITÉS DANS 10 ANS ?
ANDY BONGO: dans 10 ans, j’ai vraiment envie qu’on sorte de ce côté artisanat parce qu’avec l’artisanat, on ne peut pas recycler une grande quantité de déchets et qu’on arrive véritablement à une transformation industrielle des déchets plastiques. Je souhaite aussi que nous ayons plusieurs produits en rapport avec le recyclage du plastique et que nous ayons aussi une certaine notoriété au point de pouvoir intervenir en tant que consultant ou conseiller en transition écologique, etc.
Et pour le côté éducatif, ce que je veux vraiment, c’est qu’au moins plus de 25 % de la population soit véritablement informée sur la réalité et qu’ils deviennent en conséquence des acteurs du changement.
Propos recueillis par Iris TALA



