Dans un contexte de mondialisation où la culture et les secteurs d’activités culturelles, constituent une économie de la connaissance, pour laquelle la créativité et le contenu immatériel ont des places de premier plan, il est nécessaire pour l’Afrique, d’entamer un processus de restauration de ses patrimoines (matériel et immatériel) perdus, si elle veut avoir une place de choix et y rester dans la durée.
L’un des paradoxes les plus singuliers du 21e siècle, c’est sans doute celui qui règne en Afrique. C’est cette nouvelle tendance qui consiste à aimer l’Afrique, et détester sa profondeur. Même s’il est inutile de mesurer le degré d’africanité de tout un chacun, le constat aujourd’hui, c’est que les Africains et les afro descendants considèrent l’Afrique comme une mode, ou une nouvelle tendance.
Il y a par exemple ceux qui aiment l’Afrique, et qui renient ses langues, ceux qui aiment l’Afrique, et qui renient ses traditions ou encore ceux qui aiment l’Afrique, et qui n’accordent aucun intérêt pour son histoire.
En effet, il est très fréquent de rencontrer des Africains, fiers de l’être, et tout à fait incapables de s’exprimer dans leurs langues maternelles. Tout comme ceux qui clament haut et fort leur africanité et qui méprisent la tradition africaine, laquelle constitue un pilier fondamental pour pérenniser la connaissance des ancêtres.
Il est bien beau de célébrer le buste de Néfertiti, le courage de Kimpa Vita ou de Taytu, le leadership de Mandela ou encore la force, la dextérité et le talent des fils du continent, mais le plus important sera de conserver et de pérenniser toute la richesse léguée par les ancêtres.
La culture africaine ne résistera pas face au vent de la mondialisation, si ses composantes essentielles ne traversent pas les générations. La mode et le paraître font certes partie intégrante de l’identité culturelle de l’Afrique, mais elles ne sont pas essentielles pour constituer le socle identitaire d’une société.



