INTERVIEW EXCLUSIVE
POUVEZ-VOUS, VOUS PRÉSENTEZ ?
MARILYN NZOUALA: Je suis Marilyn Nzouala, décoratrice d’intérieur, j’accompagne les particuliers et les professionnels dans leur besoin d’aménagement ou de décoration d’intérieur. Qu’il s’agisse d’appartement, de restaurant, de société, ou encore de salon de coiffure, j’aide mes clients à trouver des solutions sur mesure correspondant à leurs goûts et à leur budget. J’ai été formée à l’université Oscar Ribas de Luanda en Angola.

POURQUOI LA DÉCORATION ?
MARILYN NZOUALA: j’ai fait les sciences diplomatiques, sans forcément être passionnée. J’ai quand même aimé ces moments, mais ce n’était pas une vocation. Au fond de moi, j’ai toujours voulu être décoratrice. Avant, je ne savais pas que c’était tout un métier, je prenais du plaisir à rendre mon espace plus joli. Plus petite, je voulais être avocate parce que mon père est magistrat, mais très vite, je me suis tournée vers la déco. C’est arrivé naturellement et je me suis lancée en 2017, tout simplement parce que c’était le bon moment pour moi.
VOUS VENEZ DE LANCER OFFICIELLEMENT VOTRE ENTREPRISE AU CENTRE-VILLE DE BRAZZAVILLE, COMMENT TOUT CELA S’EST MIS EN PLACE ?
MARILYN NZOUALA : j’ai lancé ma première entreprise Reflet d’intérieur à 25 ans et la deuxième, Fantastik Studio à 29 ans. Être jeune femme et entrepreneure n’a pas rendu les choses faciles pour moi en termes de crédibilité notamment face à certains clients, lesquelles, moindres erreurs vous traitent de minette inexpérimentée. Et quand on travaille dans la décoration d’intérieur ou dans la photographie, c’est encore plus cliché. J’ai toujours été très attentive à mon image et rigoureuse dans mon travail, car c’est ce qu’il fallait pour être prise au sérieux. Au début, j’ai eu des moments de doute à cause de certaines réticences, il a fallu beaucoup de temps pour changer la situation. J’ai réussi à m’imposer grâce à ma détermination, mon travail et mon rêve de grandir.
LA DÉCORATION D’INTÉRIEUR, EST-ELLE UN SECTEUR PORTEUR AU CONGO ?
MARILYN NZOUALA: au Congo, comme en Afrique, la décoration d’intérieur est un secteur porteur en croissance. Depuis quelques années, ce domaine d’activité offre de nombreuses opportunités d’emploi avec des métiers variés.
QUELS SONT VOS CLIENTS ?
MARILYN NZOUALA: Je travaille pour les particuliers et les entreprises.
VOTRE STABILITÉ ET VOTRE ASCENSION SUR LE PLAN PROFESSIONNEL ARRIVENT JUSTE APRÈS VOTRE DIVORCE, EST CE QUE LE MARIAGE POURRAIT ÊTRE UN FREIN POUR L’ÉVOLUTION PROFESSIONNELLE DES FEMMES ?
MARILYN NZOUALA : le mariage n’est pas un obstacle dans la vie d’une femme qui entreprend, bien au contraire, c’est bien que la femme entrepreneure soit mariée. Dans mon cas, je me suis mariée et ensuite, je suis tombée enceinte. Il a fallu que je prépare l’arrivée de ma fille, c’est ainsi que j’avais marqué une pause sur le plan professionnel afin de remplir mon devoir de nouvelle maman. Tout juste après nous avons divorcé malheureusement, cependant mon ex-mari a été un grand soutien dans mon travail, car je suis plus lusophone que francophone. Quand j’avais des réunions importantes, ou quand je devais retrouver des clients, il m’aidait à rédiger des courriers et des contrats en français. Donc je dirais qu’être entrepreneure et mariée peut être un atout dans certains cas, car, l’union fait la force.
COMMENT AVEZ-VOUS VÉCU CETTE PÉRIODE DE VOTRE VIE ?
MARILYN NZOUALA : c’était difficile, mais je suis pugnace et forte. J’ai su me relever très vite parce que j’avais une fille à aimer, Reflet d’intérieur à faire grandir et Fantastik studio à promouvoir.
QUE RÉPONDEZ-VOUS À CEUX QUI DISENT QUE LES FEMMES DEVIENNENT DIFFICILES QUAND ELLES ONT LES MOYENS ?
MARILYN NZOUALA : ce ne sont pas les moyens qui rendent les femmes difficiles, les femmes deviennent plutôt exigeantes quand elles comprennent leur rôle, quand elles savent ce qu’elles sont et ce qu’elles peuvent apporter à la société.
C’EST QUOI LE PLUS DIFFICILE DANS VOTRE TRAVAIL ?
MARILYN NZOUALA : le plus difficile dans mon travail, c’est de trouver des collaborateurs qui ont la même vision que moi.
QUELLE EST TA PLUS GRANDE FIERTÉ ?
MARILYN NZOUALA : ma plus grande fierté, aujourd’hui, c’est de remarquer qu’il y a eu beaucoup de décoratrices après moi sur le marché. Ce qui me rend encore fière, c’est de savoir que quand ces dernières arrivent, elles me prennent comme référence. Reflet d’intérieur devient l’unité de mesure, sans prétention. J’ai souvent entendu des décoratrices dire qu’elles sont mieux que Reflet d’intérieur, ça me fait plaisir de voir que le secteur se développe.
QUEL CONSEIL DONNERIEZ-VOUS AUX JEUNES FILLES QUI S’INTÉRESSENT À LA DÉCORATION D’INTÉRIEUR ?
MARILYN NZOUALA : de ne pas avoir peur de l’échec, d’être passionnée, de ne pas s’arrêter à une porte qui vient de se fermer. Avoir confiance en soi.
VOTRE MOT DE LA FIN…
MARILYN NZOUALA : la persévérance c’est la clé du succès.



