Icône du gospel africain, Nathalie Makoma a marqué toute une génération avec sa voix puissante et son charisme au sein du groupe familial Makoma. Après une longue traversée du désert et des choix artistiques déroutants, la chanteuse revient sur le devant de la scène, plus apaisée et connectée à son essence. Une renaissance que son public attendait depuis longtemps.
Longtemps considérée comme l’une des plus belles voix d’Afrique, Nathalie Makoma a connu un parcours contrasté. Après la mise en pause du groupe Makoma en 2005, la star entame une carrière solo pleine de promesses. En 2008, elle se distingue brillamment dans Idols aux Pays-Bas et sort son premier album solo, I Saw the Light. Mais malgré une voix toujours aussi vibrante, le projet peine à convaincre : diversité de styles, absence de cohérence musicale, et surtout un manque criant de stratégie promotionnelle.
Même ses titres les plus prometteurs, comme One More Try, passent inaperçus. L’artiste, qui avait séduit le continent par son authenticité et sa ferveur, s’égare dans des sonorités pop-électro très éloignées de l’univers gospel qui avait fait sa force.
Une image qui avait dérouté
Au-delà du son, c’est aussi l’image de Nathalie qui déstabilisait. Plus audacieuse, plus provocante, elle avait adopté un look scénique spectaculaire, à mille lieues de la sobriété des débuts. Si cette métamorphose témoignait d’une volonté de s’ouvrir à d’autres horizons, elle brouillait aussi son identité auprès d’un public attaché à sa dimension spirituelle.
Peu à peu, l’icône du gospel s’est retrouvée incomprise, comme un message livré dans une langue étrangère à des auditeurs restés fidèles à son premier langage musical.
Le retour à la source
Après près de vingt ans de carrière solo en demi-teinte, le retour du groupe Makoma marque un tournant décisif. Le simple partage d’une vidéo de Nathalie Makoma en studio a suffi à raviver la flamme des fans. Ce moment d’émotion collective prouve que la connexion n’avait jamais été totalement rompue.
Et le récent baptême de Nathalie Makoma vient renforcer cette impression de renaissance spirituelle et artistique. Une étape symbolique, comme une réconciliation entre la femme, l’artiste et la croyante.
L’histoire de Nathalie Makoma rappelle une vérité essentielle : dans la musique, comme dans la vie, on ne trahit pas impunément son essence. Changer de style, oui, mais pas au point d’effacer son identité. Car le style musical d’un artiste n’est pas qu’un choix esthétique — c’est une part de son âme.
Aujourd’hui, Nathalie semble prête à conjuguer foi, maturité et musique dans une harmonie nouvelle. Et si ce retour marquait enfin le véritable recommencement d’une légende africaine ?
Mildred Moukenga
